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Un design qui a du chien!

Dilemme du design pour animaux: faut-il plaire au chien ou à son maître?

C'était un des problèmes de la firme de designers industriels A3D Innovation, à Boucherville.

Une inventrice leur avait confié le développement de son idée d'une écuelle qui stimulerait et amuserait les chiens. Farfelu? Pas si vite.

Kathleen Desrosiers est technicienne en santé animale. «Au fil des années, explique-t-elle, je me suis aperçue que beaucoup d'animaux ont des problèmes de comportement parce qu'ils s'ennuient et n'ont pas d'activités structurées à faire.»

 

Les chiens sont souvent obèses, a-t-elle observé, parce qu'ils vident leur écuelle trop rapidement pour avoir le temps de se sentir rassasiés. Cette nourriture est trop facilement acquise pour un animal dont l'instinct de chasseur le pousse à chercher et gagner sa nourriture.

Elle a eu l'idée d'une écuelle qui exigerait du chien qu'il déploie habileté et intelligence pour accéder à sa pitance. Il lui faudrait ouvrir des trappes et faire tourner un carrousel, qui livreraient accès à des caches de nourriture. Son nom: Aïkiou (prononcez comme le sigle anglais IQ, pour quotient intellectuel).

Et c'est en présentant un premier prototype en forme de patte de chien qu'elle a demandé à A3D Innovation de parachever le projet. Pourquoi cette firme? Kathleen Desrosiers avait vu la mangeoire pour oiseaux que les designers avaient conçue pour un autre inventeur.

Une part importante des mandats d'A3D Innovation proviennent d'inventeurs - une clientèle très particulière. Caricaturons un peu: ces innovateurs sont convaincus de l'importance de leur idée, craignent plus que tout de se la faire voler, connaissent mal les contraintes de fabrication, se voient déjà faire fortune, et ont peu d'argent à investir dans le développement. «On aime la créativité des inventeurs, on aime travailler avec eux», affirme pourtant Véronique Bibeau-Poissant  .

L'expérience des deux designers industriels leur permet de juger rapidement si l'inventeur est crédible, si son concept est valide, si un marché existe. Kathleen Desrosiers et son idée répondaient à tous ces critères.

Mais le prototype, fabriqué par thermoformage, était complexe, peu fonctionnel... et triste. «On lui a proposé de revoir complètement le look de son produit et de réduire le nombre de pièces», relate Roberto Barbusci .

Ce qui nous ramène à notre question initiale: plaire au chien ou à son maître? Les designers industriels  ononont visité quelques animaleries, question de bien observer son marché. «On s'est rendu compte que les propriétaires de chiens les traitent comme des enfants, leurs enfants à eux», relate-t-ils. Là résidait la réponse: l'écuelle aurait l'aspect d'un jouet. Conservant la forme de patte à laquelle tenait Kathleen Desrosiers, Roberto Barbusci  lui a donné de la rondeur, du relief, du caractère. Les quatre orteils boudinés, chacun couvert d'une trappe coulissante, sont attachés à une partie centrale qui rappelle un coussinet palmaire. En son centre, un disque percé d'une ouverture pivote autour de six compartiments. L'écuelle, qui mesure 35 cm sur 40 cm, ne comporte que six pièces moulées par injection, qui s'assemblent sans vis, par simple enclenchement. L'ensemble doit être démontable pour aller au lave-vaisselle.

Dès la première esquisse, Kathleen Desrosiers   a été séduite. «J'étais contente, dit-elle, c'était vraiment beau en comparaison de ce que j'avais.»

Mais aussi jolie soit-elle, l'écuelle serait utilisée par un chien. Or, si les écoles de designers industriels    donnent des cours d'anthropométrie, l'ergonomie canine ne fait pas partie du cursus standard. Soutenus par l'expérience de Kathleen Desrosiers    , les designers industriels  ont testé et ajusté les dimensions des cavités avec un prototype de travail.

Roberto Barbusci   a enfin ajouté des protubérances sur le disque et les fermoirs à coulisse pour faciliter la prise du museau et des pattes.

Les chiens sont très satisfaits du résultat. Comment le designer industriel   peut-il en être sûr? «Ils branlent la queue.»

Article paru dans LaPresse affaires

 
 
 

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